Child’s Play, The Exorcist, Friday the 13th, Halloween, A Nightmare on Elm Street… le meilleur parmi eux ?
Quel est le meilleur premier film d’horreur ?
De nombreux films d’horreur ont connu un tel succès qu’ils ont engendrĂ© des franchises. Cependant, combien de ces premiers opus demeurent les meilleurs de leur franchise respective ? De plus, quel est le meilleur lorsqu’on les compare entre eux ? Plusieurs Ă©lĂ©ments influencent leur qualitĂ©, tels que leur capacitĂ© Ă marquer les esprits, leur potentiel de revisionnage, leur capacitĂ© Ă effrayer, la qualitĂ© du scĂ©nario, et plus encore. Voici un classement des premiers films de dix grandes franchises d’horreur, basĂ© uniquement sur le mĂ©rite de chaque film, sans tenir compte de la qualitĂ© de leurs suites.
Il convient de noter que ce classement se concentre uniquement sur des franchises d’horreur pures, donc pas de Alien ou de Predator. De plus, pour ĂŞtre considĂ©rĂ©, chaque film devait faire partie d’une franchise comptant plusieurs productions (plus de trois), qu’il s’agisse de films sortis en salles ou directement en vidĂ©o. Des poupĂ©es tueuses aux mères vengeresses, en passant par des hommes mystĂ©rieux avec des couteaux de boucher, voici le classement des premiers films de dix franchises horrifiques cĂ©lèbres.
Une franchise emblématique
Bien que Child’s Play ait présenté au monde Chucky, un véritable personnage emblématique dans le genre slasher, il ne se classe pas parmi les meilleurs de sa propre franchise. Cela dit, il reste un excellent film, porté par des performances remarquables de Catherine Hicks et, bien sûr, de Brad Dourif, la voix de Chucky.
Avoir une poupĂ©e comme mĂ©chant de film d’horreur aurait pu tourner mal, mais grâce Ă un design rĂ©ussi et Ă l’interprĂ©tation de Dourif, Chucky est devenu une icĂ´ne instantanĂ©e. L’intrigue autour du vaudou ne fonctionne pas toujours, mais lorsque le film se concentre sur la mère essayant de protĂ©ger son fils ou sur le policier qui essaie de valider ses propos, il fonctionne très bien.
Bien que The First Omen soit l’un des meilleurs prĂ©quels d’horreur rĂ©cents, rien ne peut rivaliser avec le classique original de Richard Donner. The Omen prĂ©sente un casting exceptionnel, avec Lee Remick de Days of Wine and Roses et le grand Gregory Peck.
Leur prĂ©sence indique Ă quel point The Omen est un film sĂ©rieux. Il y a des scènes de mort graphiques, mais ce n’est pas un film qui cherche Ă jouer sur des frayeurs bon marchĂ©. Comme The Exorcist, c’est essentiellement l’histoire de parents essayant de protĂ©ger leur enfant d’une prĂ©sence dĂ©moniaque. Ici, le dĂ©mon ne vient pas d’un extĂ©rieur, mais l’enfant lui-mĂŞme est cette prĂ©sence malĂ©fique. C’est un film plutĂ´t nihiliste, mais qui fonctionne parfaitement la plupart du temps.
Il est surprenant de constater Ă quel point la franchise Evil Dead reste populaire aujourd’hui, alors que l’original est un film Ă petit budget. C’est aussi un excellent exemple du talent de Sam Raimi en tant que rĂ©alisateur.
Le film emblĂ©matique des cabines dans les bois, Evil Dead raconte simplement l’histoire d’une prĂ©sence malĂ©fique dans la forĂŞt qui veut possĂ©der ceux qui ont eu la malchance de louer un chalet. C’est tout ce qu’il faut pour captiver le spectateur. Avec une performance exceptionnelle de Bruce Campbell et des effets qui, quoique datĂ©s, sont toujours efficaces, c’est un franc succès. De plus, bien que le faible budget soit un atout pour le film original, Raimi a rĂ©ussi Ă surpasser cela avec la suite.
On pourrait soutenir que le quatrième film, Friday the 13th: The Final Chapter, est le meilleur de la franchise, mais il y a quelque chose d’unique dans l’original de Sean S. Cunningham. Si cette Ă©valuation Ă©tait totalement subjective, sans prendre en compte les mĂ©rites artistiques des films, Friday the 13th serait indubitablement en première position.
Friday the 13th rĂ©ussit Ă faire ressentir au spectateur qu’il est sur les lieux mĂŞme du Camp Crystal Lake, aux cĂ´tĂ©s de ses nouveaux conseillers malchanceux. De plus, contrairement Ă certains suites, les performances sont solides. Le casting Ă©voque des jeunes authentiques, comme un Kevin Bacon frais et enjouĂ©, qui tentent de combiner travail et divertissement. Ils sont attachants, rendant d’autant plus pĂ©nibles leurs fins tragiques. Betsy Palmer, dans le rĂ´le de Pamela Voorhees, est Ă©galement une excellente mĂ©chante. Bien que le choix de ne pas introduire son personnage dans le premier acte puisse sembler une erreur de mise en scène, cela fonctionne dans le film de Cunningham.
Hellraiser est sans doute l’un des films les plus inventifs et mĂ©morables des annĂ©es 1980. Avec son esthĂ©tique Ă la fois onirique et crasseuse, et un groupe de dĂ©mons marquants, les Cenobites, c’est le chef-d’Ĺ“uvre de Clive Barker.
L’originalitĂ© de Hellraiser rĂ©side dans son approche. Alors que l’on pourrait s’attendre Ă voir Pinhead au premier plan, c’est en rĂ©alitĂ© Julia, incarnĂ©e par Clare Higgins, qui est le personnage central. Elle est bien plus complexe que les figures classiques des films d’horreur, Ă©tant prĂŞte Ă tuer presque une douzaine d’hommes pour ramener Ă la vie un homme qui ne se soucie guère d’elle.
Scream, rĂ©alisĂ© par Wes Craven, est le reflet de son Ă©poque avec ses avancĂ©es technologiques en matière d’identification des appelants, mais il a su traverser le temps. Avec son astucieux retournement en faisant du slasher un mystère, Scream a rĂ©volutionnĂ© le sous-genre, le rendant Ă©conomiquement viable Ă nouveau.
Ce qui rend le premier Scream le meilleur, au-delĂ de sa fraĂ®cheur, est son casting. Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette sont parfaits dans leurs rĂ´les. Jamais le duo meurtrier Billy Loomis et Stu Macher n’a Ă©tĂ© aussi terrifiant dans la sĂ©rie. C’est un film truffĂ© de style, qui n’a pas perdu de sa quotabilitĂ© ni de son entretient, mĂŞme après près de 30 ans.
Sans aucun doute, A Nightmare on Elm Street de Wes Craven est l’entrĂ©e la plus inventive de ce classement. C’est l’un des deux chefs-d’Ĺ“uvre de Craven, rempli d’effets spĂ©ciaux qui, malgrĂ© leur budget, ont remarquablement bien vieilli. Mais la vĂ©ritable force du film, c’est Freddy Krueger.
Plus prĂ©cisĂ©ment, le plus grand atout du film est Robert Englund dans le rĂ´le de Freddy Krueger. Si un autre acteur avait interprĂ©tĂ© ce rĂ´le, il y aurait eu de sĂ©rieuses interrogations sur la possibilitĂ© d’une suite. Quant Ă Freddy devenant une icĂ´ne du slasher ? C’est sĂ»r que non. Certaines performances dans le film peuvent ĂŞtre inĂ©gales, mais Englund est parfait, et sa performance est renforcĂ©e par le fait que, dans le film original, Krueger est encore entourĂ© d’une aura de mystère.
Quelques annĂ©es avant que John Carpenter n’offre au monde Halloween, Tobe Hooper a prĂ©sentĂ© ce qui est l’un des films les plus effrayants de tous les temps : The Texas Chain Saw Massacre. Ce film est ancrĂ© dans la rĂ©alitĂ©, plongeant les spectateurs au cĹ“ur d’un groupe de jeunes qui se retrouvent sur le territoire des Sawyer.
Texas Chain Saw Massacre est rĂ©putĂ© pour ĂŞtre bien plus graphique qu’il ne l’est en rĂ©alitĂ©. C’est sa subtilitĂ© qui le rend si terrifiant. Le simple fait de voir Leatherface sortir de derrière une porte avec un marteau Ă la main suffit Ă faire sursauter. Une grande partie de l’impact provient de l’affichage, Ă la fois ensoleillĂ© mais granuleux du film.
Bien que Psycho et Peeping Tom aient servi de prĂ©curseurs au sous-genre slasher, c’est Halloween de John Carpenter qui l’a vĂ©ritablement mis sur la carte. Avec une performance marquante de Jamie Lee Curtis et une rĂ©alisation impeccable, c’est un film au rythme parfaitement huilĂ©, avec une ambiance palpable et peu de sang.
MalgrĂ© les douze autres Ă©pisodes de la franchise, rien n’a Ă©galĂ© l’efficacitĂ© de l’original de 1978. De l’ouverture emblĂ©matique en première personne Ă la fin mystĂ©rieuse, tout fonctionne. La bande sonore de Carpenter est la cerise sur le gâteau d’un film Ă la fois sublimement terrifiant et entièrement revisitable.
ConsidĂ©rĂ© comme l’un des films d’horreur les plus acclamĂ©s de l’histoire, rien ne peut Ă©galer la puissance de The Exorcist de William Friedkin. Ce film est parfait de A Ă Z, et il est rare d’en trouver un qui soit rĂ©ellement amĂ©liorĂ© par une version Ă©tendue. The Exorcist fonctionne non seulement grâce Ă ses frayeurs inventives, mais aussi grâce Ă la force de ses performances.
De nombreux films ont tentĂ© de reproduire le succès de The Exorcist, y compris certains volets de sa propre franchise. Mais Ă ce jour, le chef-d’Ĺ“uvre de Friedkin demeure inĂ©galĂ© dans la manière dont son rĂ©cit de possession peut captiver son public.
La raison principale pour laquelle The Exorcist est si horriblement effrayant est son accent sur la dynamique familiale. En somme, c’est le combat d’une mère pour protĂ©ger sa fille, ce qui accentue sa frustration croissante face Ă cette dĂ©tresse. Étant donnĂ© l’horreur de ce qui arrive Ă sa fille, le public ressent sa douleur si intensĂ©ment qu’il en perd souvent de vue qu’il regarde un film.