Les Kakamora de Moana sont basés sur une légende réelle des îles du Pacifique, qui pourrait à son tour être inspirée par une véritable espèce humaine de petite taille.
Moana 2 ramène les Kakamora, des pirates vêtus de noix de coco qui surplombent les mers, utilisant des fléchettes venimeuses pour paralyser leurs victimes. Dans le premier film, ces petits méchants avaient déjà affronté Moana (exprimé par Auli’i Cravalho) et Maui (exprimé par Dwayne « The Rock » Johnson). Cependant, dans la suite, les Kakamora jouent un rôle élargi, l’un des leurs rejoignant les héros dans leur voyage pour briser la malédiction d’un dieu vengeur. C’est formidable que ces petits pirates aient plus de temps pour briller dans la suite, car le succès de Kakamora amènera davantage de gens à découvrir la légende réelle qui a inspiré le groupe de pirates.
AVERTISSEMENT: MOANA 2 SPOILERS !
Dans Moana 2on apprend qu’il y a plusieurs siècles, le dieu de la tempête Nalo (exprimé par Tofiga Fepulea’i) a coulé l’île mythique de Motufetu, d’où partent les courants océaniques. Sans ces voies navigables, les tribus humaines étaient condamnées à rester isolées, pour finalement disparaître dans l’histoire. Les Kakamora furent également affectés par la malédiction de Nalo, car ils se trouvaient à l’extérieur de leur île lorsque Nalo prit au piège les courants. Aujourd’hui, ils sont condamnés à errer sur les mers sans foyer où retourner. Jusqu’à ce que les Kakamora décident d’aider Moana à récupérer Motofetu du fond de l’océan.
Ce changement dans la représentation de Kakamora, d’ennemis filous à l’un des peuples des îles du Pacifique, reflète les histoires réelles qui ont inspiré Disney à utiliser les guerriers noix de coco dans Moana. C’est parce que le Kakamora est à la fois une créature légendaire et une race oubliée d’humains de petite taille.
Les contes anciens des îles Salomon
La légende des Kakamora est originaire des îles Salomon, en particulier de Makira, Guadalcanal et Malaita, où ils étaient connus sous divers noms, notamment mumu, dodore et kalibohibohi. Ces êtres ont été décrits comme des humains de petite taille, mesurant entre un pied et demi et trois pieds de haut, avec des caractéristiques distinctives telles que de longs cheveux noirs et des ongles allongés.
Contrairement à l’interprétation comique de Disney, les Kakamora traditionnels étaient considérés comme des êtres mystérieux et potentiellement dangereux qui habitaient des grottes et des régions forestières profondes. Ils étaient connus pour leur force remarquable et leurs capacités de survie, vivant sans outils ni feu et se nourrissant de nourriture sauvage. Leur réputation d’agressivité lorsqu’ils sont acculés les faisait craindre parmi les communautés locales.
La première documentation la plus détaillée sur le Kakamora provient du livre du révérend Charles Fox de 1924. Le seuil du Pacifiquedans lequel il décrit la découverte de preuves de leur existence, notamment de mystérieuses empreintes de pas et des signes de leur présence le long des berges des rivières. Les récits de Fox suggéraient que ces êtres étaient plus qu’un simple folklore, les présentant comme une véritable population vivant parallèlement aux habitants de l’île. Bien que la découverte du révérend ait peu de pertinence scientifique, le mythe de Kakamora contient une part de vérité, car les humains de petite taille existaient il y a plusieurs millénaires.
Le Kakamora a-t-il réellement existé ?
En 2003, une découverte révolutionnaire sur l’île indonésienne de Flores a révolutionné notre compréhension de l’évolution humaine lorsque des chercheurs ont découvert les restes d’une ancienne espèce humaine mesurant seulement 3,5 pieds de haut. Ces humains miniatures, scientifiquement nommés Homo floresiensis mais affectueusement surnommés « Hobbits », ont suscité un intense débat scientifique sur leurs origines et leurs relations avec d’autres espèces humaines.
La découverte initiale comprenait un squelette féminin presque complet, connu sous le nom de LB1, trouvé dans la grotte de Liang Bua. En 2015, les scientifiques avaient récupéré les squelettes partiels de 15 individus, dont un crâne complet. Les restes étaient datés d’il y a entre 100 000 et 60 000 ans, ce qui suggère que ces humains de petite taille ont coexisté avec les humains modernes qui ont atteint la région il y a environ 50 000 ans.
Des découvertes plus récentes sur le site de Mata Menge ont repoussé la chronologie de ces anciens humains. En 2024, des chercheurs ont découvert ce qu’ils décrivent comme le plus petit os de bras humain adulte jamais découvert dans les archives fossiles, daté d’il y a environ 700 000 ans. Cette découverte suggère que les ancêtres de H. floresiensis pourraient être encore plus petits que leurs descendants ultérieurs.
Ces humains ne différaient pas seulement des hommes modernes par leur taille. Leurs pieds étaient relativement longs pour leur taille, mesurant 70 % de la longueur de leur fémur, contre 55 % pour les humains modernes. De plus, ils n’avaient pas le mécanisme de voûte à ressort utilisé pour la course, et leur gros orteil était plus court que le nôtre, suggérant une démarche de marche différente et moins efficace.
Ces découvertes sont directement liées aux légendes de Kakamora, suggérant que les histoires de ces créatures dans le folklore du Pacifique pourraient faire écho aux souvenirs de populations anciennes réelles. De ce point de vue, la légende des Kakamora pourrait être le fruit d’une lente déformation de l’histoire factuelle par des millénaires de tradition orale, un outil de préservation de la mémoire qui occupe encore une place cruciale dans la culture des îles du Pacifique.
Moana 2 joue désormais au cinéma.